Note Film : 7/10 Monstres Academy : le renouveau Disney-Pixar Longtemps, la maison Disney s’est évertuée à protéger ses longs-métrages d’animation par une politique sévère de distribution évènementielle (pendant des années, ses classiques s’offraient des ressorties régulières et n’étaient disponibles que quelques temps en VHS), mais aussi en se montrant réfractaire à toute idée de suite. Dans les années 90, on assiste cependant à un revirement total de cap avec la sortie du Retour de Jafar (suite d’Aladdin) en direct-to-DVD. La brèche est ouverte et les suites s’enchaînent, parfois plus de 50 ans après la sortie du film original (Bambi 2 déboule en 2006 après la première version de 1942), pour le pire souvent (La Belle et la bête 2, Le Roi Lion 3….) et pour le moins pire parfois (Le Roi Lion 2). C’est Pixar qui, après avoir redoré le blason de la bande à Mickey avec Toy Story et 1001 Pattes, produit la vraie première suite de qualité, en 1999 : Toy Story 2. Prévu initialement pour la video, le film bluffe les décideurs, gagne son droit à squatter le grand écran et lance une décennie magique (avec notamment les fleurons Wall-E et Les Indestructibles) qui se bouclera, logiquement, sur l’énorme Toy Story 3 (2010). Après avoir tâtonné (Rebelle, et le pas très bon Cars 2), Pixar revient avec une préquelle, Monstres Academy, sursaut d’orgueil annonciateur d’une nouvelle période dorée ? Si Toy Story 2, plus drôle, plus référencé, plus rythmé, surclasse donc le premier épisode et rentre dans le cercle – plus si fermé – des suites meilleures que les originaux (L’Empire contre-attaque, Le Parrain II, Aliens, Le Monde perdu…), Pixar, dans les années 2000, se concentre sur des œuvres nouvelles, abouties (avec pour seul faux pas Cars), dans un cercle vertueux qui touche à sa fin en 2010 avec Toy Story 3, le meilleur épisode de la trilogie. Mais revenir une nouvelle fois sur Woody et ses copains, même brillamment, ressemblerait presque à un aveu de faiblesse, face à une concurrence de plus en plus féroce, aux succès grandissants (notamment de Dreamworks : Shrek, Dragons, Kung Fu Panda,…). Pixar pourrait bien avoir perdu son mojo – impression confirmée par Cars 2 et le mineur Rebelle. Le studio revient donc cette année, avec une préquelle ce coup-ci, Monstres Academy et se focalise sur la rencontre de Bob et Sully à l’université, pas exactement les meilleurs potes du monde dans leur jeunesse, l’un besogneux et vélléitaire, l’autre glandeur patenté, coqueluche se reposant sur ses acquis. En faisant le choix de la préquelle, Pixar s’éloigne sensiblement de l’émotion dégagée par le premier opus (l’irrésistible Bouh) et offre moins de surprises (pas d’émerveillement comme lors de la fameuse scène des portes). Mais le film gagne en truculence, en vannes, en rythme, parfait campus movie retranscrivant avec précision la vie estudiantine américaine (ses codes, ses fratries, ses geeks, ses sportifs….). Bob fait partie de ces loosers magnifiques, aux talents cachés et au grand cœur, ayant foi en la force de l’amitié (Monstres Academy, par certains aspects, serait presque le miroir animé des récents Stagiaires). Entouré de non moins flamboyants laissés pour compte, le petit monstre borgne saura passer les obstacles les uns après les autres pour gagner ses galons de terreur. Habitué aux castings haut de gamme (en VO : Steve Buscemi, John Goodman, Billy Crystal), Pixar une nouvelle fois, nous émerveille avec sa réalisation millimétrée, le foisonnement du campus et son bestiaire composé de personnages familiers (le méchant Léon, de Monstres et Cie, était ami avec Bob, apprend-on) mais aussi pour beaucoup renouvelé (l’hilarante bande de bras cassés, la sévère directrice). Mais surtout Pixar nous étonne par son retournement final (et rapproche le film de sa veine politique, apparue dans Wall-E) : et si la défaite n’était pas si grave ? Sans jamais atteindre les niveaux des cadors Wall-E ou Les Indestructibles, Monstres Academy rassure finalement sur la capacité de Pixar à se renouveler et relance brillamment la machine à rêves après Cars 2 et Rebelle. Note Blu-Ray : 6/10 Comme d’habitude, un Blu-ray Disney de toute beauté, faisant honneur au film. En revanche, la galette est presque vide (juste un très bon court-métrage), bien loin de ce que réserve le studio à ses Classiques. A noter, des bonus plus nombreux dans la version Blu-ray + Blu-ray 3D. Sébastien Normand Monstres Academy. Film américain de Dan Scanlon, avec John Goodman, Billy Crystal. Sortie salle le 10 juillet 2013 et Blu-Ray/DVD le 20 novembre 2013. Durée : 01h43. Editeur : Disney.
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